Repenser le travail.
À l’heure où certains s’interrogent sur l’idée d’un revenu universel ou d’un salaire à vie, pourquoi repenser le travail ?
Tout d’abord, parce qu’imaginer ces utopies ou ces alternatives obligent à penser ce que nous vivons ici et maintenant. Nulle alternative ne peut s’envisager sans décortiquer, voire disséquer le présent. Et aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, le travail est central dans nos vies. Travail salarié, sans emploi, travail à domicile, bénévole associatif, artiste sans indemnité… Quel que soit notre statut, le travail est là.
Ensuite, le travail est un concept complexe et ambivalent. Tantôt aliénant, destructeur, meurtrier, tantôt source d’épanouissement, de réalisation de soi. Entre ces deux extrêmes, il y a toute une palette de situation. Peut-être faisons-nous trop souvent la confusion entre travail et emploi, entre ce qui concerne l’engagement de chacun dans une activité créatrice de richesse, matérielle, culturelle, sociale, artistique… et le fait de s’employer, comme une marchandise auprès d’un employeur. Dans ce dernier cas, nous sommes bel et bien subordonné à une relation marchande. Nous vendons notre force de travail contre une rémunération. Et évidemment, tout le système néolibéral a besoin de ces employés malléables, corvéables et tremblant à l’idée de perdre… leur emploi.
Le travail est bien plus que cela, il est une centralité dans la société, centralité qui raconte l’état de la société en général.
Aussi, comprendre les modalités délétères du management actuel permet de mesurer le danger de ce que certains appellent la banalisation du mal, qui conduit peu à peu vers une société totalitaire.
Ne soyons pas dupe, s’affranchir du travail ne peut se faire en fermant les yeux face à la réalité des mécanismes d’aliénation qui sévissent actuellement dans les lieux de travail. Il est donc urgent et nécessaire de les identifier, pour ne pas se laisser embarquer vers un processus qui conduit beaucoup de personnes à la dépression, au burn-out, au suicide.
Avec Culture & Liberté, mouvement d’éducation populaire, nous proposons 3 jours de formation ou de « déformation » pour repenser le travail et se donner du pouvoir d’agir. Trois jours pour échanger collectivement sur nos expériences au travail, sur les violences que certains ont pu vivre. Trois jours pour déconstruire les valeurs dominantes du travail, celles où chacun doit être un loup pour l’autre et où la concurrence est portée comme un étendard. À partir de jeux coopératifs et de mises en situation, nous tenterons de mettre en lumière les mécanismes de la domination au sein du monde du travail, tout en construisant ensemble les alternatives…
Dans cette formation, pas d’experts trônant du haut de sa science, mais une agitation stimulante permettant de mettre à l’œuvre l’intelligence collective.
C’est les 3-4-5 juin 2014, dans le bâtiment JOB, aux 7 Deniers à Toulouse.