Christophe Abramovsky

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c.abramovsky@gmail.com

Je suis comédien.

Parfois arrive ce qualificatif : « gesticuleur populaire » ou conférencier gesticulant… Le terme est volontairement amusant ou amusé, une façon de ne pas se prendre au sérieux, tout en jouant un spectacle politique et satirique avec sérieux.

J’ai aussi dans mes tiroirs à rêves quelques spectacles clownesques et burlesque sur le thème du travail. Une façon plus légère d’enfoncer le clou d’un mal social qui nous ronge. Mais attention, le travail peut-être autre chose que l’aliénation. C’est notre capacité collective à renverser les rapports de force qui en décidera…

Depuis de nombreuses années, la question du travail m’anime. Trop de personnes perdent leur vie à vouloir la gagner. Je crois qu’il est essentiel de lutter contre les formes de management délétères qui démolissent les travailleurs. Avec la conférence gesticulée, mais aussi la causerie gesticulée, sorte de spectacles hybrides entre la conférence savante et le théâtre, il est possible de s’adresser au plus grand nombre, de vulgariser les savoirs sur la question de la souffrance au travail, les RPS, la santé au travail, d’interpeller chacun au sein du monde du travail pour inverser la donne.

Je suis comédien sur scène et j’incarne les questions du travail, en partant de mes propres expériences. Viennent s’agréger les savoirs savants de sociologues, psychologues, ergonomes… La métaphore du rugby, dans le cadre de la conférence gesticulée, sport que j’ai pratiqué de nombreuses années, sert de fil conducteur, permet la distance et l’humour.

A la suite de la conf’, sont proposés des ateliers de théâtre forum, de débat, d’entraînement mental, d’éducation populaire… Parler, échanger, jouer, écrire sur le travail permet de construire collectivement les alternatives et du pouvoir d’agir pour les participants.

Par ailleurs, je suis comédien-intervenant au sein d’un collectif d’éducation populaire, Arc-En-Ciel Théâtre, qui pratique le Théâtre Institutionnel partout en France.

Je vis entre Toulouse et Albi, mais je conduis mes interventions et joue ma conf’ et ma causerie partout en France, voire dans la francophonie.

De gesticulations en gesticulations, un parcours

Je suis devenu ergonome dans les années 90, chercheur de solutions pour problèmes au travail. Du mal de dos à l’organisation du travail, du poste à l’atelier, de l’atelier à l’usine, parfois du management à la stratégie industrielle. L’ergonomie, c’est cette science qui cherche à adapter le travail à l’homme et non l’homme au travail.

Mon pote Francis disait toujours : « faire de l’ergonomie c’est rêver qu’un jour les gens partent au travail en sifflant et c’est œuvrer pour cela »

J’ai étudié au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) de Paris cette étrange science, auprès de personnes qui avaient l’envie de changer le travail pour les travailleurs. L’ergonomie était à cette époque un combat, un engagement, un acte politique. D’Alain Wisner à François Daniellou, d’Antoine Laville à Jacques Durrafourg, de Monique Noulin à Dominique Dessors, de Christophe Dejours à François Hubault, de Bernard Mélier à Alain Garrigou, de Gabriel Carballeda à Francis Dupont, mon pote Francis…, chacun m’a fait grandir et m’a transmis le témoin…

Pendant quelques années, j’ai enseigné également le français, l’histoire et la géographie à des jeunes de lycée professionnel. Prof ! qu’ils disaient ces ados si riches en devenir, en espoir d’un autre monde…

J’ai animé aussi de nombreuses émissions de radio dans plusieurs radios associatives de Midi-Pyrénées, des émissions politiques, économiques, sociales, des reportages audios… « Sous le rocher, le homard » était le titre d’une émission qui racontait les douleurs des adolescents, les tracas de leurs parents et l’éveil des petits. C’est aussi l’époque, où avec d’autres nous avons fait vivre pendant presque un an une petite radio sur Toulouse à destination exclusivement des enfants : « Radio Mômes », une belle aventure !

J’ai orchestrais pendant 10 ans, tous les 15 jours une émission satirique, caustique, impertinente et irrévérencieuse, où pendant une heure, depuis un bar toulousain, une équipe de chroniqueurs libres se livraient à une analyse sans complaisance de l’actualité. Le public du bistrot en redemandait. L’émission s’appellait : « Pas plus haut que le bord ». Quelle aventure !

J’ai écrit aussi pour quelques journaux et magazines sur des sujets de société, sur le théâtre, sur l’environnement et bien sûr, sur les problématiques du travail en général et de la souffrance au travail en particulier.

Je fus aussi formateur, pour l’IUFM, cet institut qui avait la prétention de former les futurs enseignants de nos chères têtes blondes… ou brunes, et le Greta sur diverses formations.