La conférence gesticulée, c’est de l’éducation populaire qui mélange de l’autobiographie, du contenu théorique, de l’analyse à l’appui d’une démonstration et de la gesticulation scénique. Un objet étrange entre la conférence et le théâtre.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

La conférence gesticulée est un outil de lutte. Elle fait un pari audacieux : rassembler en un même moment la vulgarisation scientifique, le spectacle scénique et l’incarnation d’une problématique sociétale ou politique. Ce spectacle vivant, entre conférence et théâtre, désacralise le savoir savant en faisant appel au savoir de l’expérience. Le conférencier gesticulant parle avec ses trippes et sa sincérité. Il ne triche pas. Le jeu est une façon d’appeler l’intime sans voyeurisme. L’engagement ne peut être que total. Le public est alors embarqué. Car chacun se retrouve dans les propos et dans les exemples choisis, chacun y voit quelque chose de sa propre expérience. Le conférencier gesticulant n’énonce pas la vérité. Il propose sa subjectivité et offre au public le cheminement de sa pensée. La conférence gesticulée n’est pas une œuvre distanciée, mais brise la barrière entre spectateurs et comédien, parce que le spectateur est dans l’arène, comme le comédien.  Se faisant, chacun se retrouve convoqué, prêt à se lever pour agir.

Un spectacle politique

Cette conférence gesticulée s’intéresse à la question de la souffrance au travail, aux risques psychosociaux, à la qualité de vie au travail. Elle apporte un regard critique et amène à s’interroger sur les processus qui conduisent les individus au mal-être, au burn-out, à la dépression, parfois même au suicide.

Ce spectacle prend appui sur mes expériences personnelles et sur les savoirs scientifiques de psychologues, sociologues, ergonomes, philosophes… Il s’agit ici, non pas d’une conférence savante, mais plutôt d’une vulgarisation scientifique, amenée de façon ludique et humoristique, vivante et agitée. Les nombreux exemples présentés sont réels, vécus et s’incarnent sur scène. Ils parlent à tous, parce que chacun connaît un chef autoritaire, chacun triche avec les injonctions, chacun a vécu une évaluation individuelle infantilisante, chacun craque face à des demandes incessantes de faire vite sans pouvoir faire bien.
Alors plutôt que de parler de Risques Psycho Sociaux, ne peut-on nommer clairement la réalité en parlant de Troubles Socio Psychiques ? Ainsi, le rapport de causalité s’inverse et la souffrance psychique au travail, au lieu d’être le fait d’une pseudo fragilité des individus, ce que sous-temps les RPS, oblige à s’interroger sur le rôle de l’organisation du travail dans l’occurrence des situations délétères.

Humour et grincement de dents

Le fil conducteur est un match de rugby virtuel qui oppose deux équipes, les rouges et les bleus, le Travail et le Capital… Sous l’apparence d’une vision manichéenne, ce match dévoile les facettes des organisations du travail néfastes et invite chacun à reconstruire les collectifs de travail. La métaphore du rugby est un hymne au combat, mais aussi à la solidarité au travail, à la coopération et à la fraternité lors de la 3ème mi-temps. On se prend à rire, à pleurer, à rêver et aussi à résister.

Des ateliers après la conf’

Pour aller plus loin, pour approfondir la question et pour se donner du pouvoir d’agir, plusieurs ateliers sont proposés (juste après la conf’ ou le lendemain). Ces ateliers (environ 3h) sont l’occasion de fabriquer du savoir collectif, d’élaborer des outils de lutte, d’explorer les pratiques professionnelles des participants. Plusieurs formules sont envisageables :

Une deuxième conf’ qui devient une Causerie gesticulée sur le management

« Les pingouins ne portent pas de costard – Du bonheur au travail… au management agile »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *