Voici un article du philosophe Jean-Clet Martin qui nous trouble, nous inquiète sur la travail et sur cette société « en marche »…
« Le MEDEF, j’en suis convaincu, ne tient pas vraiment à libérer les entreprises du lourd fardeau du chômage. L’insolence de ses représentants suffirait presque à en témoigner. Non pas qu’on puisse douter de la vigueur des entreprises innovantes, ni des formes d’activité en mesure de révéler des talents. Mais force est de reconnaître que la priorité du MEDEF ne fédère aucune création mais gravite autour de l’argent, la flexibilité, l’augmentation du temps de travail, la diminution des salaires, le recul de l’âge de la retraite, la réforme du code des activités, l’exonération fiscale… Et de telles exigences ne sont jamais assez satisfaisantes pour les nantis, ni assez dures pour ceux qu’on appelle « les perdants » de l’Europe, tous ceux qui en ralentiraient, dit-on, le progrès et la liberté. Des motifs qui devaient pousser d’ailleurs le MEDEF à donner sa pleine confiance à Fillon plutôt qu’à Macron tout en se souvenant des avantages que leur avaient ouverts les lois El Khomri. » (lire la suite)