Voilà un regard intéressant à ajouter au débat sur la réforme du code du travail. Alain Supiot, juriste en droit du travail et de la sécurité sociale, auteur de « l’esprit de Philadelphie – La justice sociale face au marché total », n’hésite pas à interroger la notion « d’emploi » dans le cadre de l’institution d’un « marché du travail ». Il nous prévient qu’il s’agit « d’un abus de langage de qualifier de projets de réforme du droit du travail les appels à sa déréglementation ». Ne nous y trompons pas, ce projet n’est pas neutre, il s’inscrit dans un mouvement historique du libéralisme, dans une période où le capitalisme vit une des crises les plus importantes de son histoire. Pour survivre, cette civilisation de l’excès n’a pas d’autres alternatives que la destruction…
« En 1999, le juriste Alain Supiot, spécialiste du droit du travail, avait présidé à la rédaction d’un rapport commandité par la Commission européenne sur les « Transformations du travail et le devenir du droit du travail en Europe », qui a fait date. Devenu un « classique », ce texte est à l’origine de la notion de droits de tirage sociaux, qui a inspiré les concepts de sécurisation des parcours professionnels ou de sécurité sociale professionnelle. AlterEcoPlus publie en exclusivité un extrait de la préface à la seconde édition de cet ouvrage, intitulé Au-delà de l’emploi et publié ce mercredi 2 mars aux éditions Flammarion. Dans cette préface, le professeur au Collège de France critique notamment le récent projet de réforme du code du travail du gouvernement de Manuel Valls. » (lire la suite de l’article)